Le soleil se levait doucement, ses rayons pénétrèrent dans ma chambre filtrés par mes stores. Je me réveillais en douceur. Je peinais à ouvrir les yeux. Je passais ma main sur mon visage puisque sur mes cheveux et je me tournais en un soupir afin de regarder l'heure sur mon réveil de table: six heures. Parfois, je me demande pourquoi je me lève aussi tôt. Je renvoie mes couvertures au bout de mon lit avant de m'asseoir sur le bord de celui-ci et m'étirer. Je me lève, la tête encore perdue dans mon rêve. Un miroir est sur mon passage, quelle coupe j'ai ! Je fais la moue et je me dirige vers la cuisine, prendre mon café. Je reste un moment assise à la table de la cuisine, pensant aux diverses choses que je devrais réaliser au cours de la journée. La montre de la cuisine affiche six heures vingt, je sursaute alors, il faudrait que je pense à me dépêcher si je ne veux pas être en retard. Je bondis de ma chaise et rince ma tasse de café avant de la mettre rapidement dans le lave-vaisselle. Il faut que je ramène encore la petite à l'école, que je me prépare également pour aller au boulot, que je nourrisse les poissons, etc. Soudain, je passe devant le calendrier: nous sommes samedi et la petite est chez ses grands-parents: mes parents. Je claque ma main sur mon visage, ce n'est absolument mon jour aujourd'hui.
Je sortis de mon armoire une tenue de sport, cette matinée était vraiment parfaite pour une bonne heure d'exercice physique. J'adore courir, ce n'est pas ma passion mais disons que ça me permet de décompresser, de penser à rien d'autre qu'à ma façon de respirer. Le défi de me surpasser toujours de plus en plus, c'est la beauté de la chose en plus de garder un ventre plat. Je ne le fais pas pour un garçon ou encore pour mon boulot, le travail de styliste n'impose pas un type de corps mais c'est pour moi, ne pas faire de sport de la semaine c'est vraiment quelque chose d'horrible pour moi, d'ailleurs, ma matière préférée lorsque j'étais à l'école c'était l'éducation physique et sportive, à part le soccer ou le football, c'est pareil, je trouve ça complètement débile de courir derrière une balle et puis, les garçons étaient toujours des mauvais jours alors ce n'était même pas la peine...
J'enfilais un genre de leggings noir qui m'arrivait un peu au-dessus des mollets mais en-dessous du genou ainsi qu'un débardeur bleu. Je tâchais de dompter ma crinière, lutter de toutes mes forces contre ce nœud qui m’arrachait tout mes cheveux et je finis pas avoir quelque chose qui ressemblait à une queue de cheval haute.
Bon, je pris avec une petite bouteille d'eau, un gilet noir ainsi que mon ipod et c'est partie pour un jogging au Memorial Park.

J'avais marché pendant un peu près dix minutes de façon rapides afin de m'échauffer, à l'entrée du parc, je sortis mes écouteurs et mis ma playlist en route puis je commençais à courir. En route, je vis un banc, je m'arrêtais un quart de secondes pour la poser, il est encore tôt et puis, personne ne viendrait me la voler. Enfin bref. Le parc est vraiment magnifique, j'aime m'y rendre, il est calme, plein de verdure. C'est comme un El Dorado pour tous les amoureux de la nature et les fans du calme.
Pendant cette heure de jogging, j'avais eu extrêmement chaud et j'avais mis mon gilet autour de ma taille, le faisant tenir par un nœud avec les manches. J'arrivais de nouveau au banc, complètement épuisée. Je tombais littéralement sur le banc et bu à grande rasade l'eau de la bouteille. Quand j'entendis un raclement de gorge. J'arrêtais de boire et je levais les yeux. Une jeune femme brune se trouvait en face de moi, l'air... Je ne sais pas, j'ai encore du mal à retrouver mon souffle et du coup à me concentrer. Puis je compris, je jetais un œil à ma bouteille qui n'était en réalité pas la mienne. J'écarquillais les yeux et balbutiais navrée : « Oh désolé ! Tu n'as qu'à prendre la mienne alors, tiens, je ne l'ai pas touché. » Je lui tendis en même temps ma bouteille. La jeune femme, brune, ne semblait pas plus vieille que moi, peut-être même plus jeune je dirais, je me permis donc de la tutoyer. Je lui souris et me présentais : « Moi c'est Sixteen. Tu viens souvent courir ici? Je ne t'ai jamais vu avant...»

J'avais eu pleins d'amis à l'époque du lycée et de l'université. Tellement que mes amis sur facebook dépassaient les milles ! Ça en impressionnait plus d'un. Puis je suis tombée enceinte et je comptais déjà de moins en moins d'ami. Les plus fidèles restèrent auprès de moi cependant, même quand le père de mon enfant me quitta. C'est dans des moments comme ceci que l'on apprend qui sont vraiment nos amis et moi, j'ai été très choqué que sur les centaines que je comptais, il y en avait seulement qu'une poignée de main. Cette époque fut très dur, tous ce que j'avais connu s'effondré. Mes amis s'éloignaient du fait de ma grossesse, mon amour m'avait laissé et j'allais être maman. J'étais complètement effrayée mais au final, se fût un merveilleux cadeau, le plus beau de tous. Mon groupe d'amis s'est encore plus restreint à la fin des années universitaires. La majorité des jeunes rêve d'évasion, de nouveaux horizons... Je ne pouvais pas leur en vouloir.

Chaque matin j'allais courir avec mon ancienne amie: Judith. On tenait très certainement le record de kilomètre de la ville mais depuis son départ et puis avec la naissance de la petite, faire mon jogging est devenu beaucoup moins amusant. Pour seule compagnie j'ai mon ipod et j'avoue que de faire la connaissance de Theoxane est super sympathique. Elle ne voulait pas de ma bouteille, elle n'avait pas soif. J'haussais les épaules, tant pis pour elle. La brunette s'asseyait sur le banc à mes côtés avant de se présenter, comme je l'ai dis avant, sous le prénom de Theoxane. Elle m'apprit qu'elle allait la plupart du temps courir dans les bois car c'est plus calme par rapport à la ville. Justement, moi c'est ça qui me fait peur. On entend tellement de chose, des faits divers effrayants, etc. Que ça ne me donne pas envie d'aller courir toute seule en forêt, proie à n'importe quel détraqué. J'avoue être un tantinet paranoïaque quand il s'agit d'endroit comme la forêt. Par exemple, quand j'étais adolescente, après avoir regardé un film d'horreur, je ne me regardais ni dans le miroir, ni dans la fenêtre ou encore dans le robinet dans la peur de voir quelque de surnaturel. A présent, je rigole quand je raconte ces moments mais avant, j'étais totalement effrayée. En réponse je lui souris avant de rajouter "Oh, le matin c'est aussi calme ici. Et ça fait longtemps que tu es à Whitefish ?". Question indiscrète ou pas, ma curiosité l'emporta.